Concours de prose

Djénéba Maiga, Contes, Groupe IV

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Djénéba Maiga participe à la section “Contes pour enfants” du Concours International de Création Littéraire, 4ème édition, en provenance de Abidjan, Côte d’Ivoire. Djénéba a 45 ans. Nous la remercions pour sa participation et lui souhaitons plein succès.

Les fées et les enfants magiques

Il y a bien longtemps, dans un petit village, vivaient une dizaine de familles et plusieurs petits enfants. Chaque matin, ces enfants se retrouvaient chez leur camarade Fatima pour jouer. 
Fatima, elle, vivait chez son oncle, que les enfants appelaient affectueusement « oncle Sidi » 
En vérité, oncle Sidi était très riche, il habitait la plus grande maison de tout le village. Chez lui, il y avait toutes sortes de jeux : une balançoire, une piscine, des trottinettes, un trampoline et enfin, une multitude de jouets pour égayer les tout-petits.
 
Un jour, après s’être adonnés à leurs jeux habituels, les enfants eurent une autre idée : visiter le champ de l’oncle. Il se trouvait juste à quelques mètres de la maison. 
Ensemble, ils trouvèrent l’idée géniale 
Ils étaient tous contents de cette visite car c’était une véritable découverte pour eux de voir toutes ces plantes en terre, certaines avec tous leurs fruits. 
Là, ils venaient de voir des tubercules de manioc, des vrais.
Est-ce qu’on peut en déterrer pour mieux les apprécier ? demanda Julien. 
Non, on ne touche à rien, on regarde simplement, répondit Fatima.
Ok, s’exclamèrent ses amis. 

Fatima s'érigea en guide pour ses amis. 
Ici, ce sont des aubergines, elles sont beaucoup trop vertes, ce qui signifie que ce n’est pas encore le moment pour la cueillette. Et là, c’est la tomate. Elle, en revanche, a besoin de deux ou trois jours maximums, car comme le dit si bien l’oncle, récoltez la tomate lorsqu’elle est bien colorée. 
Tu t’y connais en culture, Fatima ! lui dit Amina.
C’est normal, j’accompagne souvent mon oncle et j’écoute attentivement tout ce qu’il dit. 
Est-ce qu’on peut prendre quelques tomates ? questionna Amina. 
Non, j’ai dit qu’il ne fallait rien toucher. 
Tu es méchante Fatima, qu’est-ce qu’une tomate peut bien enlever à un si grand champ. 
Ce n’est pas de la méchanceté, je crains juste que mon oncle découvre que nous sommes venus dans son champ sans sa permission. Mais si ça peut vous faire plaisir, prenez une tomate par personne. 
Seulement une tomate ? avec ces milliers de tomates qu’il y a devant nous ? se plaignit Amina. 
Bon prenez-en deux, par personne et pas plus ! 
Alors, ils prirent deux tomates chacun. Certains étaient parvenus à cacher une tomate dans leur petite poche, tandis que d’autres étaient obligés de tenir leurs deux tomates dans leurs mains toutes fragiles. 
S’aventurant toujours dans cette grande plantation, ils aperçurent des arbres. Leur hôte, Fatima, leur dit alors :
Dans le creux de ces arbres, il y a du miel. 
Waouh du miel !!! s’écrièrent les enfants. 
C'est génial d’avoir du miel juste à côté de sa maison, ajouta Freddy.
Est-ce que tu as déjà gouté à ce miel, Fatima ?
Bien sûr, il est super délicieux. C’est même l’un des produits phare de ce champ, dès que le miel est recueilli, aussitôt il est vendu. 
Hum, j’imagine le bon goût du miel, s’exclama Octavie !
Sais-tu comment on extrait le miel ? 
Non, répondit Fatima qui poursuivit : à chaque récolte, j’étais loin d’ici en vacances chez mon oncle Cyrile.  
Moi chaque matin, dit Bintou, ma mère me donne une petite cuillérée de miel, elle me dit qu’en plus d’être bon pour la santé, le miel me rendra super intelligente. Aussi, elle ne cesse de répéter que lorsqu’un bébé goûte le miel à la naissance, il est protégé contre une multitude de maladies.
C’est vrai ce que tu dis, Bintou ? 
Je te le jure !
Ça tombe bien alors, leur dit Malick. Ma mère est enceinte, en lieu et place des tomates, je préfère lui rapporter du miel. 
C’est vrai, affirma Jessica. Ce serait formidable qu’on prenne du miel à la place des tomates. Le miel est sucré, on pourra le manger au petit déjeuner avec du pain et cela nous fera un véritable souvenir de ta plantation Fatima.
Fatima hésita quelques secondes puis elle dit :
Je n’ai jamais extrait de miel, je ne sais pas comment on fera, aussi je crains vraiment que mon oncle découvre tout ça.
Allez Fatima, comment il le saura ? en plus tu dis toi-même qu’il y a beaucoup de miel ici, nous ferons juste cela et après nous nous en irons, rassura Amina. 
Ok, c’est bon, marché conclu. 

Alors ensemble, à l’aide des morceaux de bois, et autres objets pointus qu’ils avaient pris dans la réserve de la plantation, ils se mirent tous à frapper sur l’un des gros arbres. Ils frappaient sans arrêt et soudain lorsqu’un bout de l’arbre se fractura, les enfants furent envahis par une multitude d’abeilles qui se mirent à les piquer de toute part. 
Les enfants affolés couraient à vive allure, mais et les abeilles les poursuivaient et continuaient avec acharnement à les piquer. Pauvres enfants, ils finirent par tous perdre connaissance. 
A seize heures, lors de leur ronde, les manœuvres les retrouvaient, inconscients, couchés à même le sol, ils les conduisirent dans un centre hospitalier. 
Le soir, les familles étaient de retour de la ville, mais la nouvelle qui les attendait, était déchirante. Les femmes se mirent à pleurer, les hommes cherchaient la solution.
Les enfants avaient tous bénéficiés des premiers soins, mais ils ne présentaient aucun signe d’un retour à leurs sens. Qu’est-ce qu’il fallait donc faire ? 
Les familles s’organisèrent en deux groupes de relais pour assister leurs petits.

Huit (08) jours était passé depuis, malheureusement, ces petits êtres n’avaient pas repris le chemin de leur maison.
Cependant une nuit de grande pluie, la fée protectrice des bonnes œuvres qui s’était donnée pour mission de veiller sur ce petit village à cause de son comportement exemplaire était de retour. Dès qu’elle mit pieds au village, elle sentit qu’il y avait quelque chose d’inhabituel et en survolant les maisons, elle finit par comprendre ce qui était arrivé. 
Cherchant la solution, elle alla chez le chef des fées. Après qu’elle lui ait tout expliqué, ce dernier lui demanda : 
Est-ce que ces enfants sont des êtres magiques ? Entendez par là, est-ce que ces enfants sont gentils ? Est-ce qu’ils sont respectueux ? Est-ce qu’ils prient ? Est-ce qu’ils font correctement leurs devoirs ? Est-ce qu’ils considèrent les autres membres de la société comme étant leurs frères ? 
A toutes ces questions la fée avait répondu :
Oui, oui et oui. 
Si ces enfants sont si bien éduqués, il n’y a pas de raison que nous ne les aidions pas. 
Alors le chef ordonna à huit cents fées d’accompagner la fée protectrice des bonnes œuvres.  
Les fées se disposaient par centaines autour de chaque enfant et de toutes leurs forces, elles soufflaient, sur la plante de leurs pieds. Les enfants se mirent à tousser, puis à vomir du sérum d’abeille et enfin ils finirent par ouvrir leurs yeux. Comme, c’était magique !!! 
Grâce à leur conduite habituelle, ces enfants étaient tous revenus à la vie au grand plaisir de tout le village.